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Vous vous souvenez certainement du premier épisode paru le 21 septembre dernier sur notre blog ?
Ce nouvel habitant des Clayes, père de famille, qui avait décidé de ne plus vivre dans la menace d’une arrestation et d’une éventuelle expulsion vers son pays d’origine Haïti et qui avait entrepris les démarches nécessaires en Préfecture de Versailles pour obtenir une carte de séjour…
Et bien je vais vous raconter la suite de ses aventures…
Trois mois ont passé depuis le premier renouvellement de son récépissé. Il faut se remettre en route pour… un deuxième renouvellement (avant un 3ème… 4ème… et peut-être un jour la fin du cauchemar).
Un matin très froid de novembre, notre ami saute dans le premier car : 5h03 Place Mandela pour une arrivée à Versailles Rive Gauche à 5h41… Après quelques minutes de marche à pied le voilà devant la Préfecture où attendent déjà une centaine de personnes en quête d’une régularisation. Notre ami ne se laisse pas abattre, il prend comme les autres son mal en patience et fait la queue.
A 8h30 soit près de 2 heures 3/4 plus tard, les portes de la Préfecture s’ouvrent et les premiers arrivés (certains étant là depuis la veille, dans le froid et sans toilettes…) peuvent enfin se mettre au chaud en attendant la distribution de tickets d’appel et l’ouverture des guichets 15 minutes plus tard.
Mais notre ami, loin derrière, doit encore patienter… 1 heure, 2 heures s’écoulent, bientôt la récompense : l’accès au bâtiment n’est plus très loin… courage !
Hélas, trois fois hélas, une annonce arrive jusqu’à lui « on ne délivre plus de renouvellements de récépissés pour aujourd’hui… revenez demain ». Grogne, colère de certains mais il n’y a rien à dire…la police n’est pas loin… et quand on fait partie des « Sans-papiers » mieux vaut se tenir tranquille.
Notre ami repart donc… mais comment faire ? demain ce sera la même chose et comme il n’y a pas de car plus tôt il devra arriver la veille.
Compatissant je lui propose alors de l’emmener en voiture… lever 4h30, arrivée à Versailles à 5h… déjà une trentaine de personnes sont dans l’attente et il fait très froid…
Mais la pugnacité paye… à 12h15 (et oui, après plus de 7 h…) notre ami, heureux, obtient son récépissé valable 3 mois et sans autorisation de travailler. Au fait, on vit de quoi quand on ne peut travailler ?
Et dans trois mois, on remet ça…
Cette situation est inacceptable ; le nouveau Préfet des Yvelines doit répondre à l’appel lancé par de nombreuses organisations de soutien des « Sans-papiers » :
« Le respect de la dignité des personnes et de l’accès à leurs droits doit être une priorité de l’Etat dans le département des Yvelines »
Dernière minute : un geste d’humanité de la préfecture ; ces derniers jours de grand froid les portes ont été ouvertes entre 6h et 6h30. Les personnes peuvent ainsi poursuivre leur attente au chaud et utiliser des toilettes…
Merci Monsieur le Préfet.
Quelques semaines ont passé depuis l’événement relaté ; mi-décembre, notre ami a reçu une invitation de la Préfecture à se présenter à ses guichets et… bonne nouvelle !! c’était pour lui annoncer qu’il allait bénéficier sous peu d’une carte de séjour « Vie privée et familiale » et qu’il avait dorénavant le droit de travailler.
Pour lui, le cauchemar est terminé… n’oublions cependant pas tous ceux qui vivent dans la crainte d’un contrôle de police, ceux qui sont enfermés dans les centres de rétention en attendant une expulsion, victimes d’une politique scandaleuse menée par nos dirigeants !! qu’est devenue la France Terre d’accueil d’antan ?
